L'agriculture, un pilier fondamental de la sécurité alimentaire mondiale, est aujourd'hui confrontée à un défi majeur : la pollution plastique terrestre et maritime. Cette menace met une pression considérable sur la qualité des sols et des nappes phréatiques, affectant ainsi la durabilité de notre approvisionnement alimentaire.
En 2020, la Banque Mondiale a révélé que 17 pays côtiers d'Afrique de l'Ouest ont rejeté pas moins de 6,9 millions de tonnes de déchets plastiques dans les écosystèmes marins. Les conséquences économiques et environnementales de la pollution plastique en Afrique de l'Ouest sont alarmantes, avec des dommages estimés entre 10 000 et 33 000 dollars par tonne. Cette pollution affecte non seulement la pêche et le tourisme maritime, mais elle a également des répercussions sur la biodiversité et les écosystèmes.
De plus, la combustion des déchets plastiques dans les champs entrave la croissance des plantes et des graines, tandis que les animaux, tels que les vaches, les chèvres et les moutons, subissent des impacts négatifs en ingérant ces déchets.
Face à ce problème urgent, quel rôle les entreprises agricoles peuvent-elles jouer ? Il est impératif que le modèle linéaire actuel, basé sur la production, la consommation et le rejet de plastique, évolue vers un modèle d'économie circulaire du plastique. Un tel modèle pourrait réduire de manière significative les déchets plastiques, de 40 à 50 %, soit de 2,9 à 3,8 millions de tonnes, d'ici 2026. Cette réduction aurait également un impact majeur sur les émissions de gaz à effet de serre, en réduisant de 30 à 60 % les émissions de CO2. (Ministère de la transition écologique, Avril 2022)
Un rapport récent de la FAO ("Assessment of agricultural plastics and their sustainability: A call for action," 2021) met en évidence le fait que les terres cultivées sont bien plus polluées par le plastique que les plages et les océans. Une fois dans l'environnement, ces produits plastiques se fragmentent et perdurent pendant plusieurs siècles. Il est alarmant de constater que près de 80 % des 6,3 milliards de tonnes de plastique produites jusqu'en 2015 n'ont pas été éliminées correctement. (ONU, Décembre 2021).
Ces chiffres sont surprenants. En effet, « Les plus grands utilisateurs de produits plastiques sont les secteurs de l'agriculture et de l’élevage qui consomment environ 10 millions de tonnes par an et c'est un chiffre important parce que c'est à peu près 3% de la production mondiale de plastique ».
L'interdiction totale des plastiques est actuellement impossible en l'absence d'alternatives viables, mais des solutions existent pour minimiser les dommages causés par ces matériaux. Le modèle "Réduction, Réemploi, Recyclage" offre des pistes prometteuses. Parmi celles-ci, la promotion de produits et pratiques alternatifs tels que les cultures de couverture pour remplacer les films de paillage en plastique, ainsi que l'utilisation de produits réutilisables et durables, comme les couvertures en verre et en plastique résistant pour les serres, permet de réduire la dépendance au plastique.
L
'agriculture, fondement de la sécurité alimentaire, est confrontée à un défi majeur : la pollution plastique. Cela a des impacts économiques et environnementaux graves.
Cependant, les entreprises agricoles peuvent jouer un rôle clé en adoptant un modèle d'économie circulaire du plastique. Des alternatives existent pour réduire la dépendance au plastique. Il est urgent de prendre des mesures pour préserver nos terres agricoles, l'environnement et la sécurité alimentaire à long terme.
Comments